La Saône-et-Loire, quatrième région la plus désertée
Les déserts médicaux, ce sont ces zones du territoire d’un pays dont la concentration aussi bien en établissements qu’en professionnels de santé est insuffisante pour couvrir convenablement les besoins sanitaires des populations. Ce phénomène qui s’observe de plus en plus, touche principalement les zones rurales, le nord mais aussi les banlieues des grandes villes. Le département de Saône-et-Loire est l’une des zones où la désertification médicale bat son plein, et c’est d’ailleurs ce qui a suscité le recrutement de médecin lancé il y a peu.
Il faut dire que dans ce département, la densité des médecins est inférieure à la moyenne nationale. Et pour cause, on y compte 110 médecins pour 100 000 habitants contre 132 médecins pour la moyenne nationale. Ceci c’est sans faire cas de l’effectif des généralistes ayant encore baissé ces dernières années. Aussi, les praticiens actuellement en service se font de plus en plus âgés, avec environ 35% ayant un âge avoisinant la soixantaine. Des statistiques qui classent la Saône-et-Loire au 4e rang des zones désertées.
Faut-il préciser que la relève n’est pour l’instant pas assurée, et d’ici quelques années, la situation pourrait bien devenir catastrophique si rien ne change. Conscient de cela, le conseil départemental a décidé de prendre ses responsabilités en lançant un recrutement de médecin, afin de mieux couvrir les besoins sanitaires de la population.
La Saône-et-Loire n’est cependant pas la seule zone déficitaire en France et les offres d’emploi concernant les professionnels de la santé ne manquent pas. Sur notre page dédiée vous pouvez consulter aisément toutes les offres d’embauche pour médecins dans cette région, mais aussi à l’échelle nationale.
Le recrutement de médecins, une solution efficace
Après l’échec de plusieurs autres initiatives (paiement d’une partie du cursus de formation des étudiants en médecine, ou encore instauration de mesures d’incitation financière), les membres du conseil départemental de Saône-et-Loire ont finalement sorti le grand jeu avec un recrutement de médecin qui s’annonce particulièrement efficace, du fait des alléchantes conditions proposées.
Un contrat de 35 heures par semaine pour un salaire mensuel de 5000 euros net, et une pratique déchargée des divers tracas administratifs, qui seront entièrement gérés par le département : c’est ce que promettent les autorités aux 30 potentielles recrues, et le moins qu’on puisse dire, c’est que l’offre ne laisse pas de marbre. De plus, les médecins auront un contrat à durée indéterminée, et seront directement salariés par le département.
Quelques bémols limitent cependant l’engouement suscité par ce recrutement de médecin : le problème de la mobilité (les employés pouvant être amenés à se déplacer n’importe où en fonction des besoins) et le risque d’éclipser progressivement l’exercice de la médecine en libéral.
Vers la fin de la pratique libérale ?
Il convient effectivement de préciser que ce projet pourrait bien signifier le déclin de la médecine libérale dans la région, un secteur pourtant redynamisé grâce à l’e-commerce. Les alléchantes conditions proposées pourraient engendrer une concurrence déloyale à laquelle les professionnels de la santé libérale ne résisteraient pas.
Les autorités de Saône-et-Loire se veulent néanmoins rassurantes. Suite au recrutement de médecin, le conseil départemental promet en effet organiser la répartition des généralistes recrutés en respectant les projets d’installation de libéraux, ainsi que les zones déjà couvertes par ces derniers. De quoi solutionner la désertification médicale en Saône-et-Loire sans générer d’autres problèmes.