En Europe, avec les progrès récents des technologies médicales, la proportion de médecins généralistes par rapport aux spécialistes a sensiblement baissé ces dernières années. Chaque pays comportant des spécificités, les besoins en personnel diffèrent.
La France, située en dessous de la moyenne de l’UE 15 en termes de densité de médecins généralistes sur son territoire, fait ainsi face à une pénurie de praticiens qui la conduit à devenir un pays d’accueil pour les professionnels venant de l’étranger.
En effet, son fonctionnement par parcours de soin, qui fait du médecin généraliste le premier maillon de la chaîne de santé, est à l’origine de nombreuses politiques territoriales d’incitation pouvant offrir des conditions d’installations avantageuses.
Dans cet article, P & P Conseil, cabinet de recrutement médical depuis 2009 fait le point sur le système médical français, qui, on le verra, offre de nombreuses perspectives à la médecine libérale comme à la médecine salariée. P&P Conseil s’occupe aussi du recrutement des médecins généralistes étrangers.
La médecine libérale : liberté et rémunération
- Liberté d’installation : c’est le principe directeur de la médecine libérale en France. Les généralistes ont le droit d’exercer où ils le souhaitent. Cependant, cette liberté va de pair avec un certain nombre de contraintes. Le praticien doit ainsi trouver et financer son cabinet, prendre le temps de construire sa patientèle, gérer les démarches administratives… ce type de pratique s’adresse donc à des professionnels entreprenants et motivés, même si la puissance publique ou des organismes privés peuvent les aider à faire vivre leurs activités.
- Une rémunération réglementée : en France, les médecins généralistes comme les spécialistes sont répartis entre différents régimes qui fixent les règles de leur rémunération.
- Secteur 1 : c’est la sécurité sociale qui définit les honoraires dans la mesure où elle en rembourse l’intégralité. En échange, elle assure le règlement d’une partie des charges.
- Secteur 2 : un restant à charge, fixé par la sécurité sociale, peut être pratiqué par le médecin.
- Secteur 3 : le médecin est entièrement libre de fixer ses honoraires, mais seulement une partie d’entre eux seront remboursés au patient.
- Des politiques incitatives : à différents niveaux territoriaux, la puissance publique encourage l’installation des médecins libéraux.
- Les mairies : si une commune recherche un médecin généraliste, il est possible qu’elle fournisse certaines contreparties aux candidats. Elle peut ainsi offrir une période de gratuité du cabinet, aider le praticien à trouver un logement, ou autre, suivant l’importance du besoin.
- Zonage médecin : l’État a défini une typologie de territoires où les médecins sont trop peu nombreux. On y trouve ainsi les ZIP, qui ouvrent les droits aux aides de l’assurance maladie, aux aides de l’État et aux exonérations fiscales au titre de la PDSA, ainsi que les ZAC, qui permettent seulement de bénéficier des aides de l’État.
- Zones de revitalisation rurale : les ZRR, territoires au sein desquels il est possible de profiter d’exonérations d’impôts, ne concernent pas que les médecins, mais ceux-ci peuvent en bénéficier à certaines conditions.
Médecin salarié : une pratique qui a le vent en poupe
- Qualité de vie : si un médecin salarié doit s’accommoder d’une rémunération moins importante que le médecin libéral, payé à l’acte, il compense avec davantage de sécurité et un emploi du temps moins chargé. Il profite ainsi de divers avantages :
- Environ 45 jours de vacances par an
- Temps de travail : 39 heures par semaine
- Jusqu’à trois mois de logement fourni aux médecins (parfois en échange d’une contribution financière modérée)
- Une approche collective : souvent pratiquée dans des établissements regroupant plusieurs praticiens, la médecine salariée offre la possibilité de bénéficier d’une approche pluridisciplinaire.
- Des postes financés par les communes : il arrive aussi que certaines communes proposent des postes de médecins généralistes salariés. Le praticien, comme un médecin libéral, exerce alors en cabinet, avec horaires fixes et rémunération mensuelle brute pouvant avoisiner les 7000 à 8000 euros.
- Une solution d’avenir : de plus en plus de jeunes médecins choisissent cette solution. Si le débat reste ouvert quant à savoir s’il s’agit de la solution ultime face au problème des déserts médicaux, ou le début de la fin pour la médecine libérale traditionnelle, force est de constater que la salarisation séduit les praticiens comme l’État. C’est ainsi une des mesures phares annoncées par le gouvernement en 2018.
Salariée ou libérale, la médecine généraliste constitue donc un important pourvoyeur de l’emploi médical en France. À chacun, suivant son expérience et ses préférences, de choisir la solution qui lui convient.